L’avenir du travail au Maroc, Comment concilier flexibilité et protection des travailleurs

Le monde du travail connaît une profonde mutation. Au Maroc, comme ailleurs, les modèles classiques d’emploi font place à des formes plus flexibles : télétravail, plateformes numériques, travail à temps partiel… Une évolution accélérée par la digitalisation et les transformations sociétales.

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) s’est penché sur cette question lors d’une rencontre tenue le 18 juin 2025. Il met en lumière un enjeu majeur : comment tirer profit de ces nouvelles formes d’emploi tout en garantissant les droits fondamentaux des travailleurs ?

Un bouleversement du modèle traditionnel

Le salariat permanent cède progressivement la place à des emplois plus souples, touchant tous les secteurs. Cette évolution, saluée pour sa capacité à dynamiser l’économie et à élargir l’accès à l’emploi (notamment pour les jeunes et les femmes), interroge toutefois sur les droits et protections des travailleurs.

Avantages notables, mais des zones d’ombre

Ces nouvelles formes d’emploi permettent une meilleure adaptation des entreprises et une plus grande productivité. Mais elles peuvent également exposer les travailleurs à des situations précaires : flou juridique, absence de protection sociale, rémunération variable, conditions de travail parfois dégradées.

La position du CESE : concilier souplesse et justice sociale

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) appelle à un cadre qui favorise à la fois la compétitivité des entreprises et le respect des droits fondamentaux pour tous les travailleurs, quels que soient leurs statuts.

Les recommandations du CESE

Le CESE propose plusieurs pistes concrètes :

  • Réforme du Code du travail : pour intégrer le télétravail, le temps partiel et le travail via plateformes.
  • Renforcement de la protection sociale : égalité d’accès aux droits pour tous les types de travailleurs.
  • Formation et dialogue social : accès à la formation professionnelle et inclusion des formes atypiques dans les négociations collectives.
  • Veille et anticipation : mise en place de mécanismes d’observation pour suivre l’évolution du travail.

Vers un nouveau modèle social marocain

Le CESE propose un modèle qui dépasse l’opposition entre flexibilité et droits sociaux. L’objectif est d’accompagner les mutations du travail sans sacrifier les acquis sociaux, en les élargissant à un plus grand nombre de personnes.

Un enjeu stratégique pour le futur du Maroc

La réflexion sur les formes d’emploi atypiques engage le développement économique et social du pays. Les choix faits aujourd’hui seront déterminants pour :

  • Attirer les investissements et les talents.
  • Offrir des perspectives professionnelles décentes à la jeunesse.
  • Construire une économie inclusive et durable.

Le CESE propose une feuille de route ambitieuse qui appelle à l’action collective des pouvoirs publics, entreprises, syndicats et société civile. L’avenir du travail au Maroc se joue maintenant.