Les politiques actives du marché du travail au Maroc, Défis et améliorations

Le Policy Center for the New South (PCNS), un think tank marocain de renommée, a récemment publié un rapport detaillé intitulé « Politiques actives du marché du travail au Maroc : bilan des programmes phares, défis et pistes d’amélioration ». Ce rapport offre une analyse approfondie des programmes de politique active du marché du travail (PAMT) mis en œuvre au Maroc, à travers l’ANAPEC (Agence Nationale pour la Promotion de l’Emploi et des Compétences), en soulignant leurs points forts, leurs faiblesses et les opportunités d’amélioration.

Programmes phares de l’ANAPEC

Les programmes phares analysés dans le rapport incluent :

  • Idmaj : Ce programme vise à faciliter l’intégration des jeunes diplômés dans le marché du travail.
  • Tahfiz : Ce programme propose des incitations fiscales pour encourager l’emploi formel.
  • Taehil : Ce programme se concentre sur l’amélioration de l’employabilité des individus par le biais de formations adaptées.
  • Auto-emploi : Ce programme encourage l’entrepreneuriat et l’auto-emploi parmi les chômeurs et les jeunes.

Ces programmes ont contribué à la création d’emplois et à l’amélioration de l’employabilité. Par exemple, le programme Idmaj a aidé plus de 663.500 chercheurs d’emploi entre 2016 et 2022, tandis que Tahfiz a soutenu près de 23.000 unités et plus de 65.600 salariés. Le programme Taehil a aidé près de 51.100 chercheurs d’emploi et le programme Auto-emploi a accompagné environ 28.700 porteurs de projets, créant plus de 11.500 petites entreprises.

Défis majeurs

Cependant, le rapport révèle que les programmes actuels ne parviennent pas à couvrir adéquatement certaines catégories de chômeurs, telles que les jeunes ayant quitté l’école, les diplômés des petites villes, les chômeurs de longue durée et les personnes en situation de handicap. En outre, la couverture géographique est limitée, la majorité des bénéficiaires étant concentrés dans les grands centres urbains. Par ailleurs, la coordination entre les différents acteurs institutionnels demeure insuffisante, ce qui réduit l’efficacité globale des politiques actives.

Recommandations pour l’amélioration

Pour pallier ces lacunes et optimiser l’impact des PAMT, le rapport propose une série de recommandations :

  • Élargir la cible des programmes : Il est crucial d’inclure les jeunes en rupture de scolarité, les jeunes diplômés des petites villes, les chômeurs de longue durée, et les personnes en situation de handicap dans les bénéficiaires des programmes.
  • Améliorer le ciblage : Les programmes doivent être adaptés aux besoins spécifiques de chaque groupe de bénéficiaires pour une efficacité accrue.
  • Renforcer l’accompagnement : Offrir un accompagnement personnalisé et un suivi régulier est essentiel pour garantir le succès des bénéficiaires.
  • Renforcer la coordination : Une meilleure collaboration entre les différents acteurs des politiques d’emploi permettra d’assurer une cohérence et une efficacité accrues.
  • Adopter une approche territoriale : Il est nécessaire d’adapter les programmes aux réalités locales et de décentraliser les services pour répondre aux besoins spécifiques de chaque région.
  • Intégrer les nouvelles technologies : Utiliser les technologies pour faciliter l’accès à la formation, à l’information, et aux services d’emploi permettra de moderniser et d’optimiser les PAMT.